Thursday, April 7, 2016

Récits de résilience.

Je ne pourrais vous dire pourquoi cette envie m'est venue à cet instant.

C'est ainsi.




Peut-être cela vient d'une fatigue d'être trop "compris"?

Peut-être cela vient de l'ennui?

Peut-être cela vient d'une fatigue d'être celui-là?

Voilà ça doit être ça.

Je suis fatigué de celui là qui m'est trop familier.

Je ne suis plus celui-là.

J'avais presque oublié.

En tout cas, j'écris ainsi à l'instant.

Je me suis lancé un tel défis.

Mais non, ce n'est plus un défis figure-toi!

C'est curieux.

Ce n'est pas dans mes habitudes ici.

Pourtant, cette langue me baigne depuis si longtemps.

J'oublie presque qu'elle m'appartient...presque...idiot va!

Pourtant, cette langue m'a servi de moyen de sauvetage.

J'étais épave, je ne la suis plus.

Je me suis éloigné en ramant.

Ces répresentations trop familières se transforment en parole libre.

Oui, je fais du sens ainsi...aussi incorrect soit-il!

Je largue les amarres.

Pourquoi n'avoir pas oser auparavant?

Au théâtre j'avais osé bien plus.

Petit joueur va!

Je fuis les habitudes, la sécurité.

Je passe quelques heures à creuser le sillon de la résilience.

C'est un champ fertile.

Il m'a fait découvrir les récits de Boris Cyrulnik.

Il m'inspire cet homme ou d'autres m'ennuie à mort.

Je me suis tombé sur une conférence de Cyrulnik et de Kaufmann entitré:

"Comment la technologie modifie la manière dont on se pense."


Il est à revoir.

Je me suis acheté l'autobiographie de Cyrulnik: "Sauve-toi, la vie t'appelle."

Alors là, je suis captivé par son narratif.

Je pioche, à droit et à gauche.





En le lisant je me rends compte pourquoi je me suis mis à écrire en français, je me sens claustrophobe soudain dans un groupe devenu trop familier.

"Quand, dans un groupe, on partage un même récit, chacun est sécurisé par la présence de l'autre".

En effet:

"Les récits partagés, les mythes racontés, les prières récitées côte à côte sont d'excellents tranquillisants culturels."

Je me vois un instant devant une église.

"Tant qu'une institution s'appuie sur des instincts forts, elle n'admet ni ennemis ni hérétiques: elle les massacre, les brûle ou les enferme."

Pendant longtemps je me suis tu.

Je fuyais un paradis prisonnier.

"Ce serait merveilleux de vivre ensemble dans une cité pure et juste d'où le mal serait éradiqué. Nos relations seraient angéliques. Nous serions transparents puisque tous pareils, sans différences, sans étrangers, nous n'aurions rien à cacher, nous penserions comme une seule âme."

L'horreur.

"En Utopie, il n'y a qu'une seule représentation du monde, celle du Chef vénéré qui programme notre félicité, les lendemains qui chantent et mille ans de bonheur."

On peut bien se demander comment établir

"Une relation réelle, alors que notre utopie nous coupe de ce réel?"

Je me reconnais un instant à lire ce passage, cette personne que je suis devant une église.

"Malheureusement, j'ai eu très jeune le goût du doute qui donne plaisir de ne pas se soumettre à la récitation commune, mais qui prive en même temps du plaisir de se soumettre à la récitation commune."

"On est mal à l'aise quand on doit choisir entre le bonheur dans la servitude qui nous sécurise et le plaisir du cheminement personnel qui nous isole."

Je me retrouve devant l'église.







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